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    Le père Jacques Sevin

 Il est une double image que gardent du père Sevin ceux qui, rares aujourd’hui, ont connu les merveilleux commencements du scoutisme ou qui, bien des années après, vivent de la source qu’il a ouverte et à laquelle beaucoup s’abreuvent encore aujourd’hui. C’est celle d’un merveilleux animateur de jeunes, qui suscita parmi eux l’enthousiasme et la mise en marche vers de hautes routes humaines et spirituelles, et celle du religieux acceptant de se retirer de son œuvre pour que celle-ci continue, nous laissant l’exemple du détachement, de l’effacement, du sacrifice silencieux .

 

Quelques repères biographiques
C’est en ligne directe d’un certain Jean-Baptiste Sevin, émigré de la région de Cahors vers la Picardie en plein bouillonnement de la Révolution française que naît à Lille (France) le 7 décembre 1882, Jacques Sevin. Il est l’aîné d’une famille de sept enfants. Trois de ses frères mourront en bas âge. Baptisé le lendemain 8 décembre en l’Eglise Notre-Dame de Consolation, il est consacré à la Vierge Marie dont enfant il portera les couleurs bleu et blanc. Son père occupe une place importante dans l’industrie textile et réside à Dunkerque, grand port de pêche sur la Manche face à l’Angleterre.

De ses premières années, Jacques gardera un profond amour de la mer et le rêve d’être marin. C’est un petit garçon espiègle et rêveur à la fois, aux cheveux blonds et aux yeux clairs. Il passe une enfance heureuse au cœur d’une famille laborieuse, travailleuse, profondément chrétienne, ouverte et accueillante. Son père est très engagé dans l’action militante catholique, il aime le commerce et rêve d’une même carrière pour son fils aîné. Sa mère, musicienne et artiste, donne des cours de musique. À 10 ans, Jacques devient pensionnaire chez les jésuites à Amiens. La marine le fascine toujours et il revient sans cesse à la charge près de son père qui, pourtant, lui réserve une carrière dans le commerce. Mais dans son cœur d’enfant et d’adolescent, un autre appel se fait sentir : suivre le Christ dans la vie sacerdotale et religieuse.

Après avoir passé son baccalauréat puis commencé une licence d’anglais, Jacques Sevin entre au Noviciat des jésuites. Ni commerçant pour obéir à son père, ni marin pour suivre sa passion, mais prêtre de Jésus-Christ, tel est le chemin de Jacques. En septembre 1900 il commence sa formation jésuite à Saint-Acheul près d’Amiens. Celle-ci se poursuivra en Belgique, les congrégations religieuses ayant dû quitter la France à la suite de la loi française de 1901. De toutes ces années longues, austères souvent, rappelons-nous surtout que Jacques fut un bon novice, sérieux dans son travail, même quand il n’aimait pas. Son esprit de service, son enthousiasme vibrant, ses dons pour la poésie, la musique, le dessin, font de lui un compagnon apprécié et aimé. Il se prépare avec ferveur aux vœux qui le feront « Compagnon de Jésus ». Il a repris ses études d’anglais et, avec ses autres compagnons, il passe les vacances en Angleterre à Roehampton.
Il parle alors couramment l’anglais et se passionne pour la poésie et la peinture anglaises. Certes, comme à tous, l’exil lui pèse. Ses poésies très abondantes révèlent les heures légères, comme les heures lourdes qu’il vit, et font apparaître quelque chose de son âme profonde, où le Seigneur Jésus est son maître et le conduit par des chemins de renoncement. Elles nous font connaître son grand amour de la Vierge Marie, dont il devient le chantre, et son attachement au Cœur de Jésus.

L’éducation le passionne. Il y déploie toutes ses capacités et donne sans compter. Comme l’a écrit un de ses compagnons… « ceux qui l’ont connu ne peuvent pas oublier son activité prodigieuse et son influence si étendue. Officiellement, il était professeur d’anglais ; pratiquement, il était continuellement mêlé à la vie des élèves… surveillance, théâtre, etc. ».

 En 1913 il rencontre Baden-Powell. Ce sera le début d’une longue et belle amitié ainsi que la résolution au cœur du père Sevin de fonder les Scouts de France, et d’intégrer le scoutisme dans l’Eglise catholique. 1914 devait être la grande année de sa vie religieuse, il est ordonné prêtre le 2 août à Enghien en Belgique et célèbre sa première messe le 3 août, alors que gronde la guerre. Exempté de service militaire, il demande à être aumônier militaire. La lettre de rappel, brûlée par le messager qui craignait d’être pris ne lui parvint jamais. Il reste donc en Belgique, continue sa formation et prononce ses vœux solennels le 2 février 1917. À cause de la fermeture des frontières ses parents ne peuvent y assister.

Ces années d’exil forcé vont providentiellement permettre au père Sevin de créer à Mouscron (Belgique) une troupe scoute clandestine, sans uniforme, de lui donner pour insigne la Croix de Jérusalem et pour loi celle de Baden-Powell. Il choisira comme prière un texte attribué à saint Ignace de Loyola et qui est récité encore aujourd’hui dans toutes les langues et par le monde entier.

La période qui suivit, 1920-1933, avec ses heures joyeuses et ses épreuves douloureuses, fut totalement consacrée au scoutisme, à son intégration dans l’Eglise catholique, à son extension, à la création d’une branche d’handicapés, à la formation de ses chefs.

En 1933, il est sans ménagement démis de ses fonctions, quitte le scoutisme sans amertume, totalement détaché de ce qu’il avait pensé devoir être jusqu’au bout sa tâche providentielle. Il retrouve une résidence de Province, d’abord à Lille puis à Troyes tout au long de la seconde guerre mondiale et enfin à Paris. Il accompagne dans un grand esprit surnaturel ce qui devait être la seconde source ouverte par lui dans l’Église, un groupe de jeunes filles, toutes anciennes cheftaines et qui devint le 15 janvier 1944, le premier noyau de la Sainte Croix de Jérusalem, congrégation contemplative et missionnaire au service de l’évangélisation et éducation de la jeunesse, avec une forte coloration de cette spiritualité que le père Sevin a laissé au scoutisme.

Le 19 juillet 1951, à Boran-sur-Oise (France), au cœur même de la Sainte Croix de Jérusalem, discrètement, rapidement, sans bruit, il s’en retourne à « la Maison du Père », tout en laissant en dernier message « Soyez toutes des saintes, il n’y a que cela qui compte ». 

                                                                                                               inspiré des soeurs de la ste croix de jerusalem

© Copyright 2012.

Création Clémence Hien aidée par Agnès

Soutenue par la Compagnie Ste Claire et en particulier ses reporters !

 

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